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Islande : De nouvelles restrictions drastiques pour limiter le tourisme de masse !

L'Islande fait face à un défi touristique sans précédent. Le pays nordique, connu pour ses paysages à couper le souffle, croule littéralement sous le poids des visiteurs avec un chiffre qui donne le vertige : le pays accueille désormais jusqu'à six fois sa population en touristes chaque année.

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Imaginez un peu : 2,5 millions de touristes débarquent chaque année sur cette île qui compte à peine plus de 300 000 habitants. Une situation qui a pris une tournure particulièrement préoccupante depuis la crise financière de 2008, moment où le tourisme est devenu le nouveau moteur économique du pays.

Les conséquences de ce boom touristique sautent aux yeux : Reykjavik, la capitale, voit son marché immobilier s’emballer dangereusement, les infrastructures du pays peinent à suivre le rythme, et les sites naturels emblématiques, véritables trésors de l’île, se retrouvent menacés. Face à cette situation alarmante, le gouvernement islandais n’a plus le choix : il doit prendre des mesures radicales pour protéger son territoire et repenser complètement son modèle touristique.

Quelles mesures l’Islande prend-elle pour freiner le tourisme de masse ?

Le gouvernement islandais ne fait pas les choses à moitié pour lutter contre le surtourisme. Premier coup de théâtre : la réintroduction d’une taxe touristique qui ne passe pas inaperçue. Fixée à 600 couronnes islandaises (4,14 euros) par nuitée, elle s’applique désormais aux hôtels, aux campings et même aux navires de croisière.

Et ce n’est qu’un début ! Bjarni Benediktsson, le Premier ministre, l’affirme sans détour : d’autres mesures sont en préparation. Le gouvernement planche notamment sur un système où « l’utilisateur paie » pour accéder aux sites touristiques majeurs du pays.

Femme en Islande
Freiner le tourisme de masse

Les locations de courte durée, elles aussi, passent à la moulinette. Exit les entreprises qui transformaient des immeubles entiers en machines à cash sur Airbnb. Pour les propriétaires particuliers, les règles sont désormais très strictes : pas plus de 90 jours de location par an, avec un plafond de 2 millions de couronnes islandaises (13 645 euros).

Cette décision vise particulièrement le centre-ville de Reykjavik, où les habitants ne trouvaient plus à se loger. On vous rassure, l’objectif est clair : rendre la capitale aux Islandais et préserver son équilibre social.

L’Office du Tourisme Islandais ne reste pas les bras croisés. Une stratégie ambitieuse court jusqu’en 2030, articulée autour de quatre piliers essentiels : économie, société, environnement et visiteurs. Pour la mettre en œuvre, des bureaux spécialisés ont été installés dans chacune des sept régions du pays.

Visit Iceland mise aussi sur un tourisme plus lent, plus réfléchi. L’idée ? Convaincre les voyageurs de prolonger leur séjour et de s’aventurer vers le Nord et l’Est de l’île, des régions encore préservées du tourisme de masse.

Ces changements s’inscrivent dans un projet encore plus ambitieux : faire de l’Islande un pays neutre en carbone d’ici 2040. Le défi est de taille : comment préserver ce joyau naturel tout en gardant une industrie touristique qui fait vivre le pays ?

Les trésors naturels de l’Islande menacés par le tourisme de masse

Les chiffres font froid dans le dos : 2,5 millions de touristes par an qui piétinent les merveilles naturelles de l’Islande. Et ce n’est pas une surprise, près de 80% des visiteurs internationaux sont attirés par les geysers et les paysages sauvages préservés. Mais à quel prix ?

La situation devient particulièrement alarmante dans la région de Þórsmörk, où plus de 30% du réseau de sentiers est dans un état déplorable. Les randonneurs, toujours plus nombreux, laissent des traces indélébiles sur ces chemins ancestraux. Les écosystèmes fragiles de l’île n’en peuvent plus.

Les trésors naturels de l'Islande menacés
Les trésors naturels de l’Islande menacés par le tourisme de masse

Le tableau est encore plus sombre quand on regarde les infrastructures. Les routes craquent sous le poids des bus touristiques qui défilent sans relâche. Plus gênant encore – et on n’invente rien – certains sites touristiques majeurs ne disposent même pas de toilettes, ce qui conduit à des situations pour le moins… embarrassantes en pleine nature.

Et ce n’est pas tout. Les dégâts s’accumulent jour après jour :

  • Le parc national de Thingvellir voit ses précieuses mousses, véritables trésors naturels, disparaître petit à petit
  • Les déchets s’entassent et le vandalisme fait des ravages sur les sites naturels
  • L’urbanisation galopante près des sites touristiques défigure ces paysages uniques au monde

Les services publics, eux aussi, tirent la langue. Hôpitaux, services d’urgence, police… tous sont débordés face à cet afflux massif de visiteurs. Et pour ne rien arranger, les infrastructures n’ont pas suivi le rythme effréné de cette croissance touristique.

La capacité d’accueil du pays ? Largement dépassée. Les hôtels affichent complet, poussant les touristes vers Airbnb, au grand dam des habitants qui voient les prix de l’immobilier s’envoler.

Face à ce constat accablant, les autorités ne peuvent plus se voiler la face : de nombreuses zones du pays sont au bord de la rupture. Des experts tirent la sonnette d’alarme et proposent une solution radicale : instaurer un nombre maximum de visiteurs par an. L’objectif ? Laisser le pays respirer et préserver ce patrimoine naturel unique avant qu’il ne soit trop tard.

L’Islande mise sur de nouveaux secteurs économiques

L’Islande ne veut plus mettre tous ses œufs dans le même panier. Le pays nordique repense complètement son économie en s’appuyant sur trois piliers majeurs : la pêche, l’aluminium et les technologies vertes.

Le numérique ? L’Islande y croit dur comme fer. La preuve avec « Digital Iceland », un programme lancé en 2018 pour moderniser les services publics. Une initiative qui fait d’une pierre deux coups : en privilégiant le déplacement des données plutôt que des personnes, le pays réduit son empreinte carbone.

Les centres de données affluent vers l’île, et on comprend pourquoi ! Avec son climat naturellement froid et son électricité 100% verte, l’Islande leur permet de réaliser jusqu’à 84% d’économies comparé au Royaume-Uni.

L’atout maître du pays reste son énergie géothermique, qui assure aujourd’hui 70% des besoins énergétiques. On ne parle pas que de chauffer les maisons : au « Resource Park », dix entreprises innovantes, de l’aquaculture à la biotechnologie, exploitent cette chaleur naturelle.

Le secteur de l’aluminium, lui, ne faiblit pas. Trois géants – Rio TintoCentury Aluminum et Alcoa – engloutissent à eux seuls 80% de l’électricité produite.

Et ce n’est pas tout ! L’Islande exporte son savoir-faire géothermique aux quatre coins du monde : Éthiopie, Kenya, Turquie…. De quoi s’imposer comme un leader incontournable de la transition énergétique.

Pour orchestrer cette diversification, « Business Iceland » a identifié sept secteurs d’avenir : tourisme, alimentation, énergies vertes, innovation, pêche, industries créatives et sciences de la vie. L’objectif ? Attirer les investisseurs étrangers et construire une économie qui ne craint pas les tempêtes.

L’Islande montre la voie vers un tourisme plus responsable

L’Islande ne fait pas les choses à moitié. Le pays des glaces et des feux se trouve à un moment charnière de son histoire, et les décisions prises aujourd’hui dessineront son visage de demain. D’un côté, on voit un gouvernement qui n’hésite pas à prendre des mesures musclées pour protéger ses trésors naturels. De l’autre, une vision économique qui ne mise plus tout sur la carte du tourisme.

Le message est clair : l’Islande ne veut plus être victime de son succès. Les nouvelles règles pour Airbnb, la taxe touristique qui fait grincer des dents, la protection renforcée des sites naturels… Autant de signes qui montrent que le pays a choisi son camp : celui d’un tourisme raisonné plutôt que celui du « toujours plus ».

Et ce n’est pas tout ! L’île nordique nous prouve qu’on peut voir plus loin que le bout de son nez. Les technologies vertes explosent, le numérique prend son envol, et l’expertise géothermique islandaise s’exporte aux quatre coins du monde. On vous le dit : l’Islande de demain ne ressemblera pas à celle d’hier.

Finalement, ce petit pays de 360 000 habitants pourrait bien donner une leçon au reste du monde. Son message ? On peut accueillir les visiteurs sans sacrifier son âme, développer son économie sans détruire sa nature. Une belle histoire qui ne fait que commencer…

Stéphane Chaubert
Stéphane Chauberthttps://www.digitalproject.ch
Je suis passionné de voyages et explorateur dans l'âme. Je partage mes aventures, conseils et destinations coups de cœur pour vous inspirer à découvrir le monde. Embarquez avec moi pour des escapades inoubliables !
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