Que diriez-vous de vous lancer sur les plus belles routes panoramiques de Suisse pour vivre une aventure qui vous marquera à vie ? Ce petit pays regorge de trésors cachés où chaque virage révèle un spectacle différent : des falaises qui donnent le vertige, des lacs aux reflets cristallins, des prairies d’un vert éclatant. On ne s’en lasse jamais.
On a sillonné ces routes emblématiques pour vous dénicher les itinéraires les plus époustouflants à découvrir au volant. Figurez-vous que le Grand Tour de Suisse s’étale sur plus de 1600 kilomètres, en traversant pas moins de huit sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO et quatre régions linguistiques différentes ! Entre la route du col de la Bernina et ses 57 kilomètres à savourer en une journée, et le majestueux col du Grimsel avec ses formations géologiques à couper le souffle – pensez aux lacs glaciaires et aux falaises imposantes -, chaque route panoramique suisse raconte sa propre histoire. D’ailleurs, l’histoire s’entremêle avec le paysage sur ces routes de montagne, comme au col du Klausenpass, officiellement ouvert en 1948 mais déjà emprunté bien avant, notamment par le général russe Suworow qui y fit passer ses troupes en 1799.
En tant qu’amoureux des voyages, on vous invite à explorer ces joyaux alpins à votre propre rythme. La Suisse en voiture, c’est l’assurance de découvrir des panoramas qu’on ne peut voir autrement – comme cette descente spectaculaire du Klausenpass où l’on dévale 5000 pieds en à peine 10 minutes à travers d’innombrables virages en épingle à cheveux. Ce guide vous livre tous les secrets pratiques pour profiter de ces merveilles naturelles en toute tranquillité, des astuces de conduite aux moments les plus propices pour s’y rendre.
Pourquoi la Suisse est idéale pour un road trip
La Suisse s’impose d’elle-même comme une destination de choix pour qui rêve de parcourir des routes exceptionnelles au volant. Ce petit territoire niché au cœur de l’Europe concentre une diversité d’expériences de conduite qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Voyons ensemble ce qui fait de ce pays alpin un terrain de jeu parfait pour votre prochaine escapade routière.
Des paysages variés et accessibles
Ici, chaque kilomètre parcouru vous réserve une surprise visuelle différente. Les Alpes suisses déploient leurs panoramas saisissants, mêlant pics enneigés et vallées d’un vert intense. Cette mosaïque paysagère constitue le véritable atout d’un périple helvétique – imaginez-vous traverser en quelques heures seulement des massifs imposants, des étendues lacustres cristallines, des forêts épaisses et des bourgs au charme préservé.
Le pays vous surprendra par ses ruptures de tons spectaculaires. Aux montagnes majestueuses des Alpes s’ajoutent les lacs préalpins aux reflets turquoise et les vallées profondes. Les amateurs de photographie trouveront leur bonheur au Tessin, région particulièrement fascinante : longtemps coupée du reste du pays par les barrières alpines, elle offre des panoramas où l’on bascule des étendues glacées aux rivages ensoleillés en parcourant quelques kilomètres à peine.
La géographie du territoire permet de basculer rapidement d’univers, passant d’un décor alpin à des ambiances quasi méditerranéennes comme au col du San Bernardino. Cette facilité d’accès aux différents tableaux naturels fait de la Suisse une destination rêvée pour maximiser vos découvertes sans vous épuiser sur de longues distances.
Un réseau routier bien entretenu
L’excellence des infrastructures routières suisses représente un avantage considérable pour les road trips. Le pays s’appuie sur un réseau impressionnant de 84 868 kilomètres (2023), mêlant autoroutes modernes et routes nationales impeccablement entretenues. Ces axes autoroutiers facilitent les liaisons rapides vers les principales agglomérations et régions, tandis que les voies secondaires ouvrent sur des panoramas plus intimes.
Avec seulement 1,71 décès routier pour 100 000 habitants, la Suisse figure parmi les pays européens les plus sûrs en matière de sécurité routière. Cette performance découle notamment de la qualité exceptionnelle des routes suisses, classées au 3ème rang mondial. La densité relativement modérée de 604 véhicules pour 1000 habitants favorise également une circulation plus fluide, avec moins d’embouteillages qu’ailleurs en Europe.
Le territoire compte près de 500 jonctions autoroutières, un maillage particulièrement dense qui permet de rejoindre rapidement l’entrée d’autoroute la plus proche et de « soulager les centres habités du trafic de transit ». Certes, la vignette autoroutière représente un investissement initial, mais elle ouvre l’accès à un réseau d’autoroutes et de tunnels parfaitement entretenus, permettant de franchir montagnes et vallées en toute sécurité.
Une expérience culturelle unique
Au-delà des décors naturels, un road trip suisse vous plonge dans une richesse culturelle incomparable. La Suisse recèle un patrimoine culturel qui va bien au-delà des stéréotypes du chocolat et de l’horlogerie. Au volant, vous explorerez cette diversité à votre guise, en marquant des haltes dans des cités pittoresques et des villages montagnards authentiques.
Cette liberté de mouvement permet de marier sans contrainte découvertes naturelles et explorations culturelles. Vous pouvez ainsi adapter votre parcours pour inclure des visites muséales, assister à des festivités locales ou parcourir des galeries d’art. Cette autonomie vous offre la possibilité de vous arrêter impulsivement dans les lieux qui vous interpellent.
L’exploration routière vous permet aussi de vous imprégner de l’identité propre de chaque canton, avec sa langue et ses coutumes spécifiques. C’est une chance unique d’apprécier la diversité culturelle suisse dans toute son ampleur, en transitant par exemple des territoires germanophones vers les zones francophones ou italophones en quelques heures de route seulement.
1. Col de la Furka : entre adrénaline et cinéma
Le col de la Furka, c’est bien plus qu’une simple route de montagne. Ce passage mythique à 2429 mètres d’altitude a conquis une renommée internationale grâce au septième art, tout en offrant des panoramas alpins à couper le souffle. Cette route sinueuse relie Oberwald dans la vallée du Rhône à Andermatt dans la vallée de la Reuss, mais c’est surtout son histoire cinématographique qui la rend inoubliable.
Route mythique du film Goldfinger
Difficile d’évoquer la Furka sans penser à James Bond. En 1964, Sean Connery transformait cette route alpine en plateau de cinéma pour « Goldfinger », créant l’une des scènes les plus cultes de la saga. L’agent 007, au volant de sa légendaire Aston Martin DB5, y poursuivait Auric Goldfinger dans un décor grandiose. Cette séquence emblématique montre Bond posté près de sa voiture, scrutant les virages en épingle à cheveux avant de crever les pneus de la voiture de Tilly Masterson.
Cette route de cinéma compte précisément 24 virages serrés qui s’étalent sur 16,5 kilomètres autour du massif du Saint-Gothard. Les fans peuvent encore aujourd’hui localiser l’endroit exact où Bond se tenait lors de la tentative d’assassinat de Goldfinger par Masterson – un bloc rocheux porte toujours l’inscription « Kil-47 ». Cet endroit est devenu un véritable lieu de pèlerinage pour les amateurs de la saga et les passionnés d’automobiles.
Vue sur le glacier du Rhône
La descente côté valaisan réserve une surprise géologique majeure. À environ trois kilomètres après le sommet, le glacier du Rhône s’impose dans toute sa magnificence. C’est là que naît le fleuve qui traversera ensuite la France. Les visiteurs peuvent explorer une grotte de glace recreusée chaque année dans le glacier, une attraction accessible qui mérite le détour.
L’hôtel Belvédère trône dans un virage serré de la route, devenu un symbole photographique du col depuis son apparition fugace dans le film de James Bond. Malheureusement, le recul progressif du glacier, autrefois visible depuis l’hôtel, a quelque peu altéré l’attrait paysager du lieu. Alors qu’en 1850 le fleuve de glace descendait loin dans la vallée, aujourd’hui il s’arrête à hauteur de l’hôtel.
Conseils pour la conduite en altitude
Cette aventure alpine demande quelques précautions élémentaires. La route du col de la Furka n’ouvre ses portes qu’en période estivale, généralement de juin à octobre selon les caprices météorologiques. Prudence oblige : virages serrés et pentes raides exigent une attention de tous les instants.
Côté technique, la montée depuis Oberwald affiche une pente moyenne de 6,5% sur 16,4 kilomètres, avec un dénivelé positif de 1065 mètres. Du côté valaisan, la route offre une largeur confortable avec deux voies, mais depuis Realp côté Uri, elle se resserre et impose parfois des arrêts pour croiser d’autres véhicules.
Pour éviter la cohue touristique, mieux vaut privilégier le début ou la fin de journée, surtout en été où les flux de visiteurs peuvent être importants. Côté stationnement, le parking au niveau de l’hôtel Belvédère est payant, mais des emplacements gratuits se trouvent le long de la route juste après.
La Furka s’intègre parfaitement dans le circuit des trois cols avec le Grimsel et le Susten, une boucle prisée des amateurs de conduite. Pour ceux qui préfèrent éviter la conduite hivernale en montagne, un service de ferroutage entre Realp et Oberwald permet de circuler entre les cantons d’Uri et du Valais toute l’année depuis 1982.
2. Col du Grimsel : nature brute et lacs glaciaires
Entre falaises granitiques et lacs qui scintillent sous le soleil, le col du Grimsel vous réserve un spectacle naturel à couper le souffle qui figure sans conteste parmi les routes panoramiques les plus saisissantes de Suisse. Cette voie alpine, tracée dès 1894, serpente à travers des paysages sculptés par les forces les plus primitives de la nature. Chaque tournant révèle un nouveau décor, dévoilant toute la beauté sauvage et austère des Alpes suisses.
Relie l’Oberland bernois au Valais
Le col du Grimsel se dresse fièrement à 2 164 mètres d’altitude, créant un passage emblématique entre deux univers complètement différents. D’un côté, la vallée du Hasli dans le canton de Berne avec ses prairies d’un vert éclatant ; de l’autre, la vallée de Conches en Valais, là où le Rhône prend sa source. Cette route de 33 kilomètres affiche une déclivité de 10%, offrant aux conducteurs une expérience alpine authentique.
En partant d’Innertkirchen, la route grimpe petit à petit à travers des gorges qui se resserrent de plus en plus, révélant une beauté sauvage incomparable. Le paysage évolue sous vos yeux, les forêts touffues laissant progressivement place à un monde minéral où règne le granit. Du côté valaisan, après avoir franchi le sommet, la route redescend en multiples lacets jusqu’à Gletsch, perché à 1 759 mètres d’altitude, d’où l’on peut admirer le glacier du Rhône et la route du col de la Furka.
Paysages rocheux et lacs alpins
Le trajet traverse une région montagneuse absolument impressionnante, caractérisée par d’imposantes parois de granit taillées par les glaciers. Des cascades rugissantes se jettent dans les profondeurs entre ces falaises, contrastant magnifiquement avec les belles prairies et forêts qui habillent le fond de la vallée. La partie nord du col se situe dans la vallée de l’Aar, où deux lacs de barrage bordent la route : le Räterichsbodensee et le Grimselsee, ce dernier culminant à 1 908 mètres.
Au sommet du col se cache le mystérieux Totensee (lac des Morts), qui doit son nom lugubre à l’époque des guerres napoléoniennes. Ce lac aux eaux cristallines reflète à merveille les nuages et les sommets qui l’entourent, surtout au début de l’été quand les dernières glaces fondent. L’Historic Alpine Hotel Grimsel Hospiz, bâti en 1932, se dresse majestueusement sur un éperon rocheux, donnant l’impression de flotter sur une île au beau milieu du lac Grimsel.
La région du Grimsel présente un mariage fascinant entre nature et technologie – les centrales hydroélectriques et les imposants murs de barrage s’intègrent harmonieusement dans ce paysage granitique alpin. Cette combinaison unique fait de la vallée du Haslital une destination d’excursion particulièrement variée.
Idéal pour les amateurs de photographie
Pour les passionnés d’images, le col du Grimsel représente un véritable paradis photographique aux mille facettes. Depuis le col, une route à voie unique mène au-dessus du réservoir du Grimsel jusqu’au lac Oberaarsee, offrant ce que certains considèrent comme l’une des plus belles vues de toute la Suisse. Cette route panoramique de l’Oberaar, accessible au public de fin juin à fin octobre, permet d’accéder à des perspectives uniques sur le Grimselwelt.
La diversité des sujets photographiques est remarquablement riche : lacs alpins aux reflets changeants, imposantes infrastructures hydroélectriques, et panoramas montagneux à vous couper le souffle. Le téléphérique de l’Oberaar offre notamment une vue saisissante sur le mur du barrage avec ses deux grues gigantesques.
Pour les randonneurs-photographes, une excursion circulaire de 3,5 heures sur la crête du Sidelhorn récompense largement les efforts par une vue magnifique sur les Hautes-Alpes bernoises et la région du Goms. Depuis ce point d’observation privilégié, les masses glaciaires des glaciers de l’Oberaar et de l’Unteraar se révèlent dans toute leur splendeur. La descente passe par l’idyllique lac Trübten et offre des vues imprenables sur le site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
3. Col du Saint-Gothard : entre histoire et modernité
Emprunter le col du Saint-Gothard, c’est littéralement remonter le temps sur l’une des routes les plus chargées d’histoire de Suisse. Ce passage alpin, longtemps redouté et considéré comme infranchissable, est devenu l’artère vitale qui relie le nord et le sud de l’Europe depuis des siècles. Même les Romains préféraient l’éviter ! Ce n’est qu’aux alentours de 1200 que tout a basculé avec l’ouverture d’un passage dans les gorges de Schöllenen.
Le pont du Diable et les fortifications
Au cœur des gorges de Schöllenen trône le fameux pont du Diable (Teufelsbrücke), témoin silencieux d’une histoire mouvementée qui donne le frisson. Trois ponts se sont succédé à cet endroit précis. Le premier, une modeste passerelle en bois datant de 1230, fut remplacé en 1595 par un ouvrage en pierre, lui-même sérieusement endommagé lors des affrontements sanglants entre troupes napoléoniennes et russes en 1799.
La construction de ce passage a donné naissance à des légendes captivantes. La plus célèbre raconte que face à l’impossibilité apparente de franchir ces gorges escarpées, les habitants finirent par conclure un pacte avec le Diable en personne, qui accepta de bâtir le pont en échange de l’âme du premier être qui le traverserait. Pas loin de là, le Mémorial de Souvorov, érigé en 1899, rappelle le sacrifice des 700 soldats russes tombés lors de cette bataille tragique.
Cette région du Saint-Gothard cache également d’impressionnantes fortifications militaires. Le massif, longtemps perçu comme le cœur défensif de la Suisse, abritait une vingtaine de forts et batteries d’artillerie qui couvraient tout ce secteur montagneux jusqu’à la frontière italienne. L’Hospice, délaissé par l’armée suisse en 1986, a trouvé une seconde vie en tant que musée magnifiquement restauré qui expose une collection remarquable d’armes et d’uniformes.
Route pavée historique et tunnel moderne
La route de la Tremola constitue sans conteste un chef-d’œuvre d’ingénierie et le plus long monument routier de Suisse. Construite entre 1827 et 1830 selon les plans de l’ingénieur tessinois Francesco Meschini, elle fascine par ses lacets serrés qui permettent de gravir 300 mètres de dénivelé sur quatre kilomètres seulement, avec 24 virages baptisés chacun d’un nom.
Cette route pavée de granit, impeccablement préservée depuis sa reconstruction en 1951, est encadrée par des murs qui peuvent atteindre huit mètres de hauteur. La descente vertigineuse vers Airolo offre un spectacle à couper le souffle pour quiconque ose emprunter cette voie historique. Pourtant, avec l’inauguration du tunnel ferroviaire en 1882, puis du tunnel routier en 1980, la route du col a progressivement perdu de son importance.
Aujourd’hui, le Saint-Gothard présente un contraste frappant entre passé et futur. D’un côté, ces routes sinueuses imprégnées d’histoire ; de l’autre, des tunnels ultramodernes dont le plus récent, le tunnel de base du Saint-Gothard, détient le record mondial avec ses 57 kilomètres. En 2016, le peuple suisse a d’ailleurs approuvé la construction d’un second tube routier parallèle au tunnel existant, permettant de rénover ce dernier sans couper complètement la circulation.
Parfait pour les passionnés d’histoire
Pour les amoureux du passé, le col du Saint-Gothard représente un livre d’histoire grandeur nature. Au sommet du col, le musée Sasso San Gottardo trouve refuge dans un ancien bunker militaire entièrement creusé dans la roche. Les visiteurs peuvent y parcourir des centaines de mètres de tunnels et de grottes parfaitement conservés.
Le Forte Ospizio San Gottardo, édifié entre 1893 et 1894, propose également une plongée historique fascinante. Ce musée militaire dévoile une collection impressionnante d’artefacts de l’armée suisse, avec notamment douze obusiers de 12 cm et quatre canons à tir rapide. Pour couronner le tout, les visiteurs peuvent profiter de la vue panoramique depuis la terrasse, qui domine majestueusement la vallée de la Léventine.
Au-delà de son importance stratégique, le Saint-Gothard incarne également un symbole national fort. C’est ici que naissent quatre fleuves majeurs : le Rhin, la Reuss, le Rhône et le Tessin. Cette convergence géographique fait du massif un lieu emblématique qui reflète parfaitement la diversité et l’unité du pays.
4. Col du Klausen : solitude et beauté sauvage
Voilà bien un col qui sort de l’ordinaire ! Le col du Klausen, avec son caractère sauvage préservé et ses paysages à couper le souffle, représente ce qu’on peut appeler un véritable trésor caché des Alpes suisses. Perché à 1 948 mètres d’altitude, ce passage offre une authenticité qu’on trouve rarement ailleurs. C’est ici qu’on découvre un monde de contrastes frappants, où la beauté spectaculaire côtoie une tranquillité devenue rare dans nos montagnes souvent bondées.
Route sinueuse entre Uri et Glaris
Le col du Klausen trace un lien audacieux entre Altdorf dans le canton d’Uri et Linthal dans le canton de Glaris, sur une route de montagne impressionnante de 63 kilomètres. Dès qu’on quitte Altdorf, le parcours nous mène à travers l’adorable vallée de Schächental, où des cascades surgissent littéralement de la roche pour créer un spectacle naturel époustouflant.
Attention, cette route n’est vraiment pas faite pour les âmes sensibles ! Ses 128 virages se faufilent à travers des panoramas alpins vertigineux. Plus on monte, plus la route devient audacieuse – parfois, seules de petites bornes de pierre ou quelques piquets de bois vous séparent du vide. Le passage le plus saisissant, qu’on surnomme la « Lini », se situe juste après le col – une portion littéralement sculptée dans la falaise avec un gouffre béant de 600 à 700 mètres sous vos roues.
Une fois le sommet franchi, la descente vous mène vers l’Urnerboden, qui n’est rien de moins que la plus vaste alpe de Suisse. Cette étendue gigantesque de pâturages accueille jusqu’à 1 200 vaches durant l’été, transformant cette région en un authentique « royaume bovin » où les traditions alpestres perdurent.
Peu fréquentée, idéale pour se ressourcer
Contrairement à ses cousins plus célèbres, le Klausen demeure étonnamment épargné par les hordes touristiques. Cette route, que les habitants du coin décrivent volontiers comme « mystiquement belle » (mystisch schön), attire surtout ceux qui cherchent l’authenticité. Le trafic y reste quasi inexistant, particulièrement en semaine, créant une atmosphère de sérénité rare.
Ce col séduit avant tout les amateurs de belles routes et les sportifs en quête de défi – rares sont ceux qui l’empruntent par nécessité professionnelle. Les cyclistes apprécient particulièrement sa configuration qui en fait un col alpin classique, avec des pentes très régulières et soutenues, rarement inférieures à 6%.
Pour profiter au mieux de ce bijou naturel, visez la période de juin à septembre, quand la route est débarrassée de la neige. Même en plein été, restez vigilant car certains tronçons peuvent être humides à cause de la fonte. Notez bien que le col reste fermé pendant l’hiver, généralement de novembre à mai.
Le col du Klausen incarne parfaitement l’esprit des plus belles routes suisses : une beauté sauvage intacte où l’on peut encore s’échapper et renouer avec la nature dans ce qu’elle a de plus pur.
5. Col du San Bernardino : contraste nord-sud
Voilà un col qui ne ressemble à aucun autre ! Parmi les routes alpines incontournables qui sillonnent la Suisse, le col du San Bernardino nous fait vivre une expérience fascinante où deux univers se rencontrent. Perché à 2 065 mètres d’altitude, ce passage chargé d’histoire nous offre une véritable leçon de géographie en temps réel. C’est ici qu’on comprend vraiment pourquoi la Suisse est si riche culturellement – en quelques kilomètres, on passe d’un monde à l’autre.
Transition entre les Alpes et le Tessin
Le San Bernardino, c’est le pont parfait entre la région de Coire dans les Grisons et les terres du sud où l’on parle italien. Cette transformation progressive fascine à chaque fois : dès qu’on franchit le sommet, on sent déjà l’atmosphère changer, même si le Tessin se trouve encore à 40 kilomètres plus loin dans la vallée grisonne de Mesocco. Cette transition en douceur permet d’apprécier pleinement toute la richesse de cette région frontalière.
Au sommet, impossible de rater le magnifique lac Moesola ! Ce petit joyau aux eaux cristallines reflète les sommets environnants comme un miroir parfait. On dirait une carte postale qui prend vie sous nos yeux. Avant d’arriver au col lui-même, la route nous fait traverser un paysage mystérieux parsemé de petits étangs miroitants et de traces glaciaires qui racontent l’histoire géologique mouvementée de la région.
Prairies, forêts et villages typiques
L’été, le San Bernardino se transforme en spectacle permanent. Les prairies humides bordées de forêts de sapins abritent une flore vraiment exceptionnelle pour les Alpes. Ce qui frappe le plus, c’est cette transition vers le sud : l’air frais de la montagne laisse progressivement place à cette douceur si caractéristique du climat tessinois. On sent qu’on se rapproche de l’Italie !
L’histoire de ce col remonte aux Romains, mais c’est au 15ème siècle qu’il a pris son nom actuel en l’honneur de Saint Bernardin de Sienne, à qui on a dédié une chapelle. Le parcours nous fait découvrir des villages authentiques qui valent vraiment le détour. Entre Splügen, ce petit bourg niché à la croisée des routes de Splügen et du San Bernardino, et Bellinzona avec ses trois châteaux inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, chaque arrêt nous dévoile un pan différent du patrimoine architectural suisse.
La route actuelle date de 1823, tandis que le tunnel routier qui passe sous le col n’a été construit qu’en 1967. Cette cohabitation entre ancien et moderne offre aujourd’hui aux voyageurs le choix entre rapidité et contemplation. Pour nous, le choix est vite fait : prendre la route panoramique, c’est s’offrir l’une des plus belles expériences de conduite en Suisse !
6. Col de l’Albula : patrimoine et nature
Voilà bien l’un des cols les plus fascinants de notre sélection ! Le col de l’Albula, perché à 2 315 mètres d’altitude dans les Grisons, ne se contente pas d’offrir des paysages magnifiques. C’est carrément un voyage dans le temps et dans l’art de l’ingénierie ferroviaire qui vous attend ici.
Chemin de fer de l’Albula (UNESCO)
Ce qui rend cette route vraiment exceptionnelle, c’est qu’elle côtoie l’un des joyaux ferroviaires les plus remarquables au monde. Le chemin de fer rhétique, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008, accompagne votre périple avec ses 55 ponts et 39 tunnels qui témoignent du génie technique du début du XXe siècle. Le viaduc de Landwasser mérite à lui seul le détour – imaginez un pont qui s’élance sur 65 mètres de hauteur avant de disparaître tout droit dans la montagne !
Plusieurs points d’observation jalonnent la route, parfaits pour admirer ces trains rouges mythiques qui serpentent entre les vallées. C’est un spectacle qui ne vieillit jamais, surtout quand on réalise l’exploit technique que représente cette ligne ferroviaire centenaire.
Villages alpins et forêts denses
Le parcours vous mène à travers des petites merveilles architecturales comme Bergün/Bravuogn, où les maisons engadinoises ornées de sgraffites racontent l’histoire de l’art décoratif grison. Plus on monte vers le col, plus la route s’enfonce dans des forêts d’aroles et de mélèzes séculaires qui créent une atmosphère presque mystique.
L’automne transforme complètement le décor – les couleurs flamboyantes des mélèzes offrent alors un spectacle inoubliable. Au sommet, l’Hospice d’Albula vous accueille avec une vue panoramique sur les Alpes environnantes qui vaut largement la montée. Cette route reste généralement praticable de juin à octobre, selon les caprices de la météo alpine, et constitue une alternative de choix au train pour découvrir cette région d’exception.
7. Col du Nufenen : le plus haut col carrossable
Voilà un col qui ne manque pas d’ambition ! Ouvert relativement récemment (1965-1969), le col du Nufenen s’est vite fait une place de choix parmi les trésors alpins incontournables de Suisse. Ce passage spectaculaire fait le lien entre Ulrichen dans la vallée de Conches et Airolo au Tessin, en vous emmenant à travers des paysages d’une beauté saisissante sur une route sinueuse d’environ 38 kilomètres.
Altitude de 2 478 m
Le Nufenen peut se vanter d’un sacré palmarès : il détient le titre de deuxième plus haut col routier des Alpes suisses, en culminant très exactement à 2 478 mètres d’altitude. Mieux encore, il représente le passage le plus élevé dont les deux versants se trouvent entièrement sur le territoire helvétique. Cette particularité en fait naturellement une destination de choix pour les passionnés de conduite en montagne, surtout entre juin et octobre – la route étant fermée le reste de l’année. Situé entre les cantons du Valais et du Tessin, ce col offre une transition captivante entre deux régions aux langues et cultures bien distinctes.
Vue panoramique sur les Alpes valaisannes
Une fois arrivé au sommet, un vaste parking et un restaurant vous accueillent, l’occasion parfaite pour une pause contemplative face à un panorama grandiose. Le regard se pose naturellement sur les montagnes enneigées qui vous entourent et sur le majestueux glacier de Gries. D’ailleurs, un petit lac alpin qui surplombe le Val Bedretto apporte une note de sérénité à ce décor imposant. La vue s’étend jusqu’aux Alpes bernoises, avec notamment le Finsteraarhorn et le Nufenenstock, créant une expérience visuelle mémorable pour quiconque emprunte cette route panoramique suisse.
8. Col de la Bernina : entre Suisse et Italie
Pour clôturer en beauté notre tour d’horizon des routes alpines d’exception, le col du Bernina mérite une mention spéciale. Perché à 2 328 mètres d’altitude, ce passage unique en son genre a ceci de particulier qu’il reste accessible toute l’année – un véritable atout quand on sait que la plupart des autres cols ferment dès les premiers flocons !
Route transfrontalière classée UNESCO
Depuis 2008, le col du Bernina bénéficie d’une reconnaissance internationale avec son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette distinction n’est pas anodine quand on découvre les prouesses d’ingénierie que représentent les 196 ponts et 55 tunnels qui jalonnent ce parcours de 122 kilomètres. Le fameux petit train rouge du Bernina Express, surnommé le train panoramique le plus haut des Alpes, grimpe jusqu’à 2 253 mètres d’altitude en franchissant le col.
L’un des moments forts du voyage reste sans conteste le viaduc hélicoïdal de Brusio – imaginez une spirale complète à 360 degrés qui permet au train de gagner 10 mètres de hauteur d’un coup ! Un spectacle à couper le souffle que l’on peut admirer depuis la route.
Paysages alpins et ambiance méditerranéenne
Ce qui frappe le plus sur cette route, c’est le changement radical d’atmosphère qu’elle offre. Au sommet, deux lacs aux noms évocateurs vous attendent : le Lej Nair (lac Noir) et le lago Bianco (lac Blanc), appartenant respectivement aux bassins de l’Inn et du Pô.
Le parcours depuis Tirano, cette charmante ville italienne aux parfums méditerranéens, jusqu’à la mondaine Saint-Moritz constitue un véritable voyage dans le temps et l’espace. On traverse d’abord les vignobles ensoleillés de la Valteline, puis on s’élève progressivement vers l’univers glacé du Morteratsch, dont les étendues blanches offrent un contraste saisissant avec la douceur du sud. La descente vers Poschiavo, avec ses lacets impressionnants, achève ce périple en beauté.
Conclusion
Voilà, on arrive au bout de notre périple à travers ces routes alpines mythiques ! Force est de constater que la Suisse s’impose vraiment comme une destination de rêve pour qui aime prendre le volant et se laisser surprendre par des panoramas à couper le souffle. Ces itinéraires, ce ne sont pas de simples routes pour aller d’un point A à un point B – non, elles nous racontent toute l’histoire d’un pays sculpté par ses montagnes. Chaque col qu’on traverse nous offre un spectacle différent, entre ces lacs qui scintillent et ces sommets qui nous dominent, ces petits villages pleins de charme et ces ouvrages d’art impressionnants.
Ce qui frappe le plus, c’est cette incroyable diversité des paysages suisses qu’on découvre au fil des virages. Du contraste nord-sud saisissant du San Bernardino aux atmosphères chargées d’histoire du Saint-Gothard, en passant par la tranquillité du Klausen ou ces vues vertigineuses du Nufenen, chaque route a vraiment sa propre identité. Cette richesse naturelle et culturelle, c’est tout simplement fascinant – un si petit territoire qui recèle tant de merveilles !
Attention quand même, il faut bien préparer son escapade sur ces routes panoramiques. La plupart de ces cols ne sont praticables qu’entre juin et octobre, même si le Bernina fait exception en restant ouvert toute l’année. Les conditions météo capricieuses en altitude, ça ne pardonne pas – mieux vaut être bien équipé et conduire prudemment, surtout dans ces fameux virages en épingle à cheveux qui caractérisent ces routes de montagne.
Au final, parcourir ces plus belles routes de Suisse, c’est vivre une aventure sensorielle unique. Les yeux se régalent de ces panoramas grandioses, les oreilles savourent ce silence majestueux des hauteurs, parfois interrompu par le doux tintement des sonnailles. On respire cet air pur des montagnes pendant que les papilles se délectent des spécialités locales dans ces auberges de montagne authentiques. Sans aucun doute, ces routes panoramiques représentent la façon la plus authentique de découvrir l’âme véritable de la Suisse – un pays où chaque tournant peut devenir un souvenir gravé à vie.
FAQ
Quelles sont les routes panoramiques les plus spectaculaires en Suisse ?
La Suisse offre plusieurs routes panoramiques exceptionnelles, notamment le col de la Furka avec sa vue sur le glacier du Rhône, le col du Grimsel et ses lacs alpins, le col du Saint-Gothard riche en histoire, le col du Klausen pour sa beauté sauvage, et le col du Bernina qui relie la Suisse à l’Italie.
Quelle est la meilleure période pour parcourir les cols alpins suisses ?
La plupart des cols alpins suisses sont accessibles de juin à octobre, lorsque les routes sont dégagées de neige. C’est la période idéale pour profiter pleinement des paysages et conduire en toute sécurité. Certains cols, comme celui du Bernina, restent ouverts toute l’année.
Quelles précautions faut-il prendre pour conduire sur les routes de montagne suisses ?
Il est important de conduire prudemment, en particulier dans les virages en épingle à cheveux. Vérifiez l’état de votre véhicule avant le départ, surveillez la météo qui peut changer rapidement en altitude, et prévoyez suffisamment de pauses pour profiter des panoramas.
Quels sont les points d’intérêt à ne pas manquer le long de ces routes panoramiques ?
Chaque col offre des attractions uniques : le pont du Diable au Saint-Gothard, le lac Moesola au San Bernardino, le viaduc de Landwasser sur la route de l’Albula, ou encore les lacs Noir et Blanc au col du Bernina. N’oubliez pas de vous arrêter dans les villages pittoresques en chemin.
En quoi ces routes panoramiques sont-elles représentatives de la diversité suisse
Ces routes traversent différentes régions linguistiques et culturelles de la Suisse, offrant un aperçu de la diversité du pays. Elles permettent de découvrir des paysages variés, de la végétation alpine aux ambiances méditerranéennes, ainsi que le patrimoine historique et l’ingénierie moderne qui caractérisent la Suisse.